V,W, ca fait penser à une voiture...

V et W:


Verne Jules : C’est vaste… Au hasard, L’épave du Cynthia, Un Drame en Livonie. Michel Strogoff: “regarde de tous tes yeux, regarde!” (Et les larmes vont protéger ses yeux de la lame chauffée à blanc.. inoubliable…)
Vers: il y a bien sûr des livres de vers, (acceptez ce r’cueil de mes poésies) mais je voulais parler des vers de livre, ces petits animaux qui lisent dans le mauvais sens, à travers les pages: ça c’est de la lecture à la fois profonde et rapide, même pas en diagonale ……ces pensées de Marc Aurèle trouvées aux puces de Montreuil, un vrai gruyère, un terrier de taupes… L’histoire sordide de Dante Gabriele Rossetti qui fait rouvrir la tombe de son aimée pour récupérer le livre de vers qu’il avait enterré avec elle…
Les vers, c’est de la lecture en tunnel, rapide et abrégée comme les chemins percés par le métro dans la ville, on va vite mais, quand même, on ignore ce qu’il y a en surface. Nietzsche voulait des lecteurs vaches c’est à dire ruminants, mais ça c’est autre chose. Et il y a des bouquins qu’on ne digère pas.
Un autre ver étrange, c’est un personnage de Lautréamont, mais ce n’est que le produit d’une illusion d’optique.
Vice: la lecture, ce vice impuni. Pensant à vice, je repense au Marquis de Sade, et en particulier à l’endroit (l’endroit?) où il cachait son manuscrit. Si je peux me permettre, ça c’est ce qu’on peut appeler un “livre de cul”!
Vie: il vient toujours ce moment tragique où l’on se retourne vers eux avec reproche et ou l’on questionne:- ” mais ce n’est pas comme dans les livres, ça, je ne l’ai pas appris!” Entre le Rouge et le Noir et nos propres peines, il y a toute la distance indécise entre la littérature et notre propre corps. Se sentir trahi par l’impuissance, voire les mensonges de mes guides chéris, c’est un moment important aussi. C’est toujours par un ami qu’on est trahi, bien sûr. De même que j’ai appris à quatre ans que les adultes ne savent pas toujours la vérité, j’ai découvert à l’occasion des premières peines d’amour - en particulier- que les livres ne préparent pas vraiment à tout. Réflexion faite, je suis peut-être injuste: si on a vraiment de bonnes lectures, il peut même se passer le contraire: dans la douleur, dans le drame, se reconnaître comme un personnage de roman, ça peut aider.
Vol: jamais volé de livre, sauf involontairement à une bibliothèque publique ou à un ami (en tardant indéfiniment à le rendre, et alors il aurait été de mauvais goût de le faire - par exemple ces œuvres choisies-complètes de Poe, Ed. Penguin, dos rouge orangé, avec un détail de corbeau gris et noir de Odilon Redon en couverture: désolé, Marc). J’ai, un jour (il y a 24 ans, et j’ai le livre dans la main au moment d’écrire ceci) dans un hypermarché, changé l’étiquette de façon à payer moins cher un bouquin de Cioran (Histoire et Utopie, 2 francs au lieu de 39.90 !quelle audace!..). Vol de nuit, Vol 714 pour Sydney, choisissez !
Vol 2: Et il y a toujours un moment où l’on vous représente un livre sous la forme d’un oiseau ouvrant ses ailes ou planant dans les airs à la Folon…. C’est très poétique, mais ça ne me dit rien. Les volumes qui volent, ça use la reliure, ça abîme les pages: c’est mauvais, ces beaux oiseaux en réalité perdent vite leurs plumes ; d’autre part en général ils volent mal car asymétriques (un livre n’est ouvert à la page centrale qu’une fois dans une lecture, le reste du temps il est plus lourd d’un côté)
Vol. 3: Pour volume trois. Tome c’est mieux. C’est une division. Certains sont comme une armée, pleins de divisions et subdivisions: tomes, chapitres, paragraphes, alinéa etc. Le livre finit par avoir autant de ramifications, sinon autant de feuilles, que l’arbre d’où il provient.
Volume: quel volume? En géométrie c’est en gros un parallélépipède mais en général le dos et la tranche sont des demi cylindres convexes et concaves; beau livre en un fort volume in-8, opuscule, précis, essai, somme, pavé, ouvrage, feuillet, brochure, roman, recueil, ana, manuel, anthologie, guide etc… Comme par hasard, en général, c’est abrégé en « vol. ».
Voyages: inséparable, puisque la lecture elle-même est un voyage –et le voyage une lecture. Et les livres de voyages, quel monde ! Les voyages extraordinaires, c’est le nom de la série des Verne, bien sûr. Il y a aussi les guides (vade-mecum, baedecker, michelin, du routard, lonely planet et bien d’autres).
Vrai: un vrai L*** (j’utilise cette subtile abréviation pour ne pas répéter livre, livre, livre tout le temps) est - ou devrait être- universel, c’est-à-dire accessible à tout être humain (avec un peu d’efforts et une bonne possession de sa propre culture, pour commencer), ce qui justifie les index et autres notes en bas de page. Bien sûr, le lecteur est un interprète, et c’est comme si je disais qu’il suffit de jouer les notes dans l’ordre pour interpréter une sonate de Mozart ou Gaspard de la Nuit.

Wagner: il avait lu Nietzche... comme Hitler, dont on vient de publier la bibliothèque privée.


Wagon: voir Bibliothèque. Et wagon-lit se trouve dans les titres, en quelque sorte au moins avec la madone des sleepings… Wagon-livre n’existe pas, dommage… tout le wagon lit, peut-on dire, mais pas le même livre: la madone des sleepings, le crime de l’orient express, Strangers in a train, et tant de scènes comme dans le film de Buñuel inspiré de la femme et le pantin, ou encore “Celles qu’on n’a pas eues”…
Genre “Eh bien, c’est étonnant mais il m’est arrivé une aventure fort semblable à celle que vous venez de nous conter; si je ne craignais de vous importuner, je me proposerais de vous la dire…” mais oui, mais oui, en avant !
Wilde, Oscar: Quitte à aller en prison, il fallait précisément que ce soit à la geôle de Reading ! De la lecture pour l’hiver.
passons à X, maintenant…

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